dimanche 24 juillet 2016

La beauté de l'immoralité


   C'est avec un plaisir non dissimulé que je reviens aujourd'hui pour vous présenter une petite et modeste critique d'un livre absolument merveilleux et renversant. C'est du Portrait de Dorian Gray, écrit par Oscar Wilde à la fin du XIXème siècle dont je vais parler. J'avais vu le films en noir et blanc il y a quelques années, et je suis retombée amoureuse du personnage qui apparaît dans la série Penny Dreadful, j'ai donc décidé qu'il était grand temps que je m'attaque au roman lui-même. J'avais assez peur d'être déçue, quand on se fait tout une montagne de grands oeuvres comme ça, il y a toujours ce risque de ne pas aimer, ça m'est déjà arrivé à plusieurs reprises. 

   En résumé, si vous ne connaissez pas le base même du roman, on suit le personnage de Dorian Gray, même pas vingt ans au début du roman, qui se lie d'amitié avec deux personnages importants qui changeront sa vie à jamais Basil Hallward qui peindra son tableau, et Lord Henry, qui donnera un souffle nouveau à sa vie. Le but de Dorian est de conserver sa jeunesse, car il n'y a rien de plus merveilleux au monde que sa beauté. Il réussira cet exploit, grâce à ce fameux portrait fait de lui. Je ne vous en dis pas plus, laissons un peu de suspense. 

   Maintenant que la toile de fond est plantée, je peux parler un peu plus de pourquoi ce livre m'a enchanté. Bien entendu, c'est un peu fantastique, et l'histoire de ce jeune homme est extraordinaire et prenante au possible, mais sans le fond même de l'écriture de Wilde, elle ne serait qu'une histoire intéressante, mais un peu vaine. Dans ce roman, le seul qu'il ait écrit, Wilde nous parle de l'art, de sa sublimation, de son inutilité, de la beauté, de la société anglaise de la fin du XIXème, ses convenances ridicules, ses personnages grossiers, et surtout, de la nature humaine, de ses faiblesses, et sa miséricorde ratée. 

   Le Portrait de Dorian Gray c'est l'histoire d'une vie, qui est reflet de toutes les vies autour. On peut dire que Dorian a vendu son âme au diable, et a choisi la débauche, le malheur, le crime au reste. Le livre parle de sa dégradation. Il est pourtant assez difficile de détester ce personnage, même si c'est un anti-héros complet, parce qu'on le sent de son règne à sa chute, qu'on le voit perdre les pédales au fil des pages, par de mauvais choix, par de mauvaises rencontres, par de mauvaises façons de penser. Wilde se veut moralisateur dans ce livre.

   J'ai eu l'occasion de lire quelques critiques ici et là, et j'ai été totalement choquée de voir que beaucoup n'ont pas aimé le livre, que beaucoup l'ont trouvé long et ennuyeux. Bien entendu, je respecte les avis de chacun, mais j'ai été choquée parce que je n'ai vu de longueur à aucun moment, que je ne me rendais pas compte qu'il pouvait y en avoir. J'ai été happée par le récit et pas la délicieuse plume de Wilde dès la première page. Je suis immédiatement tombée amoureuse de ce livre, du style, de l'histoire. J'ai beau cherché, rien ne m'a déplu. 

   Ce livre est clairement dans mon top trois, et je suis plus que ravie d'avoir pu découvrir son univers, d'avoir pu être au fil de quelques pages et quelques heures aux côtés de Dorian dans ses heures difficiles. Si vous n'avez pas encore eu la possibilité de le lire, je recommande vivement la lecture de cette oeuvre, qui me manque d'ors et déjà et dont je suis heureuse d'avoir croisé la route. 

Eléonore
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dimanche 10 juillet 2016

L'intolérance, notre déchéance.


   J'ai été, ces derniers temps, pas mal touchée par des attitudes, des façons de penser, de parler, assez inacceptables. Bien entendu, il y a la liberté de penser, de s'exprimer, droits fondamentaux de la démocratie, mais avant de s'exprimer sur des réseaux sociaux où chacun peut vous lire, où les plus jeunes pourront être influencés, il serait bien de réfléchir. Il me semble que ce n'est pas trop demander de réfléchir intelligemment avant de porter un quelconque jugement, avant de déverser une haine inutile. Si cela vaut pour tout en général, aujourd'hui, le sujet dont j'aimerais parler et l'ouverture des minorités, des discriminés, que ce soit part des mouvements, des hashtags sur internet, ou autre ; et par la même occasion, ceux qui déversent leur haine parce qu'ils ne comprennent. 


   J'aimerais notamment évoquer les derniers hashtags vus sur twitter qui m'ont choqué : #AllLivesMatter et #HeterosexualPrideDay. Si vous êtes des habitués de twitter et autres réseaux sociaux, vous devez sûrement les avoir croisé. Quel est le problème avec ces hashtags ? Ils renferment tout simplement tout ce qui cloche dans l'humanité. Ils ont été créé par des personnes n'ayant jamais vécu aucune discrimination, n'ayant jamais du se battre pour des droits qui devraient fondamentaux pour tous. Ils sont là, à vivre leur vie, à ne subir aucun racisme, aucune homophobie, et quand les minorités décident de dire le fond de leurs pensées, de se battre pour un monde plus juste, ces personnes se sent offensées. Quel égocentrisme, quelle fâcheuse tendance à être vexé quand les choses ne tournent pas autour d'eux. 

    Le mouvement #BlackLivesMatter n'a jamais remis en question le fait que toute vie humaine est importance, elle remet en question que certaines vies sont plus en danger que d'autres à cause d'un détail aussi insignifiant qu'une couleur de peau, qu'une origine étrangère. Quand une communauté discriminée, insultée, jugée, demandent un minimum de justice, quand elle se soulève pour avoir les mêmes droits que les blancs qui n'ont à sa soucier de rien, on ne leur renvoie pas en pleine figure un autre mouvement raciste et intolérant. Certains ne voient même pas le problème de #AllLivesMatter, et bien le problème est simple : une personne noire est beaucoup moins respectée (dans le cadre du travail, de la justice, ou de la vie en général) qu'une personne blanche, et c'est ça le réel problème. Quand une minorité demande de l'aide, demande un changement, on la soutient, pour un monde meilleur. 

   Les Gay Pride quant à elles, n'ont jamais remis en question qu'il était bien d'être hétérosexuel, et n'ont à aucun moment déclaré une supériorité vis à vis des hétéros. Les Gay Pride sont là pour nous rappeler que toutes les personnes de la communauté LGBTI+ doivent se battre chaque jour pour des droits eux aussi fondamentaux, pour un monde plus ouvert où on ne vous frappera pas, insultera pas, parce que vous marchez simplement dans la rue en tenant la main de la personne que vous aimez. La Heterosexual Pride n'a aucun lieu d'être pour la bonne et simple raison que votre orientation sexuelle est partout, omniprésente, présentée comme normale depuis le plus jeune âge, que cela a toujours été comme ça, et que ça le sera sûrement toujours. Les homosexuels, les bisexuels, les pansexuels, ... doivent se battre pour être reconnus, pour ne pas avoir à craindre pour leur vie, pour pouvoir vivre simplement comme ils le désirent. 

   Cette haine n'a aucun sens, et aucune légitimité. Si vous ne risquez pas votre vie pour être qui vous êtes, noir ou gay, alors vous n'avez aucun jugement à émettre de l'émergence de ces mouvements qui sont les portes paroles de communautés qui demandent la justice. Si tous les droits vous sont acquis d'office, que vous n'avez jamais eu à vous battre pour un minimum d'égalité, alors il est inconcevable que ayez à lancer des mouvements qui s'opposent à ceux qui doivent se battre chaque jour pour avoir un minimum de légitimité. Il ya deux côtés dans ces mouvements, dans ces revendications nécessaires au progrès social, et je vous invite fortement à y réfléchir, et à vous positionner du bon côté.

Eléonore
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