samedi 31 janvier 2015

Le choc des cultures !

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« La culture, c'est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre. » Milan Kundera

près quelques mois d'absence, j'ai décidé d'écrire un article sur quelque chose qui me tient très à coeur. Si c'est le but de chacun de mes articles, celui-ci reste un peu spécial, puis-ce qu'il parlera de qui je suis. Non, ce n'est pas une question philosophique que j'ai décidé de démontrer, un simple fait. Mon article parlera donc de culture, mais pas n'importe laquelle, celle de deux pays : la France et la Pologne. Pourquoi ces deux là ? Simplement car je suis française, avec des origines polonaises, et que pouvoir dire que j'ai des origines étrangères m'a toujours donné beaucoup de fierté.
Si je suis née en France, que j'y ai vécu, et que mon coeur est français, il y a un bout de moi qui est polonais, malgré tout. Et c'est de ce mélange que j'aimerais parler. Je ne veux pas m'étendre sur les différences entre chaque pays, ce serait totalement inutile et dérisoire, sans grande intérêt pour mes réflexions personnelles. J'aimerais parler de ce que je ressens, au fond de moi, à appartenir à deux cultures différentes, à n'être ni totalement l'un, ni totalement l'autre. Si la France est mon pays, que c'est celui que j'aime le plus au monde -oh, une patriote, oui, oui-, mon père reste pourtant polonais. Il a été totalement forgé dans ce moule, et n'est quasiment pas compatible avec la France. Sans plus m'étendre sur cet être que je ne porte pas très haut dans mon coeur et dans mon estime, il m'a tout de même légué cet héritage, qu'est un second pays. Enfin, second pays, c'est vite dit. Difficile de se sentir polonaise lorsqu'on ne parle pas la langue. C'est le plus grand soucis des origines. Je connais pas mal de personnes qui ont un parent étranger, mais qui eux, ne parlent pas la langue. Et cette barrière de la langue, est une véritable barrière pour tout le reste. Il n'y a rien de plus démoralisant que de se retrouver dans son second pays, autour de gens géniaux, dans une ambiance nouvelle et exotique, mais de ne pas pouvoir communiquer -sauf par l'intermédiaire de quelqu'un, ou en anglais-, et de se dire que finalement, on ne fait pas partie de ce monde comme on le voudrait.
C'est très certainement cette sensation qui me bloque énormément quant à mes origines. J'en suis fière, malgré tous les clichés sur les polonais, parce que j'ai quelque chose en plus, une touche d'exotisme qui fait si plaisir à dire. Le problème vient quand on me demande de parler polonais, de savoir comment on vit là-bas, et toutes les questions qui peuvent revenir. Je ne sais pas. Tout simplement. Deux semaines de vacances en Pologne une fois par an ne suffisent pas à tout savoir sur le pays, ni à se sentir intimement lié à ce cercle. Je n'ai pas eu la chance d'apprendre le polonais, et c'est ce qui me fait le plus de peine, lorsque je me retrouve là-bas, et que je me sens comme une étrangère, alors que ces gens sont ma famille, ou des personnes à qui je tiens. On aura beau m'apprécier, me considérer comme un membre de la famille, je resterais toujours la française, parce que je ne saurais pas m'exprimer avec eux. Il n'y a rien de plus horrible que ça, vraiment. La vie a fait que je n'ai pas pu apprendre la langue, et c'est pourtant la base d'une culture, d'un pays. J'aime tellement la Pologne, ce sont mes plus belles vacances, mes plus grandes émotions, c'est mon héritage, et pourtant, je ne serai jamais polonaise, même si je prends la double-nationalité.
Je ne veux pas faire de cet article quelque chose de triste. Il n'y a rien de mieux au monde que d'avoir deux pays, mais j'aimerais simplement partager mon expérience, et dire que malgré tous ces bons souvenirs qui resteront à jamais graver dans mon coeur, ces gens que j'ai réussi à aimer même sans les comprendre réellement, il y aura toujours cette partie de moi qui me dira que ce n'est pas chez moi, que ça ne le sera jamais. Cela ne veut pas dire que c'est forcément mauvais, car même sans parler polonais, j'ai appris énormément de chose sur ce pays, sur moi-même, sur les autres, en y allant. Il y a toujours un bon côté à tout, une bonne expérience à voir, une force qu'on ne pourra pas nous enlever. Et c'est ça, la magie des origines.

Eléonore
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